Les « thérapies » de conversion regroupent diverses pratiques visant à changer l’orientation sexuelle et/ou l’identité de genre d’une personne, en cherchant à la rendre hétérosexuelle et/ou cisgenre. En 2020, un rapport du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies qualifiait ces pratiques d’« actes de torture », dénonçant leurs effets psychologiques néfastes. Les « thérapies » de conversion sont apparues aux États-Unis à la fin des années 1970, et se sont étendues en Europe, souvent dans des milieux religieux, mais également dans le domaine médical et plus globalement dans la société dans son ensemble. En France, elles se présentaient sous forme de groupes de parole, séminaires ou confessions, prétendant « guérir » les homosexuel.le.s. L’absence de législation interdisant ces pratiques dans de trop nombreux pays invisibilise ces pratiques, rendant ainsi difficiles leur quantification et la condamnation de leurs auteur.rice.s.

Ces dernières années, plusieurs États de l’Union européenne ont légiféré pour interdire ces pratiques. Malte a été le premier à le faire en 2016, suivi par l’Allemagne en 2020. La même année, l’Albanie a interdit aux psychologues de pratiquer ces « thérapies ». La Grèce et la France ont adopté des lois en 2022, bien que la législation grecque ne s’applique qu’aux enfants. En 2023, l’Espagne, le Portugal et Chypre ont également adopté des interdictions. D’autres pays comme la Belgique, la Finlande, les Pays-Bas et le Danemark envisagent de légiférer sur la question. Bien que toutes ces avancées représentent des développements positifs aux regards des valeurs qu’incarne l’Europe telle que le respect des droits humains, de la dignité humaine et de l’égalité, ces pratiques doivent être interdites partout sur le territoire de l’Union européenne. L’Europe pourrait ainsi faire passer un message au reste du monde, rappelant que nous pouvons être et aimer librement, et qu’il n’y a « rien à guérir ».

GROW s’était déjà engagé sur ce sujet en 2021-2022 avant que la loi d’interdiction soit finalement adoptée par le Parlement français, grâce notamment au travail du Collectif Rien à Guérir et de l’ancienne députée Laurence Vanceunebrock. Nous avions notamment engagé une discussion avec la députée et son équipe concernant le contenu du texte, publié plusieurs formats explicatifs sur notre site et nos réseaux sociaux, ainsi qu’organisé une conférence sur le sujet avec divers intervenant.e.s des milieux religieux et des personnes concernées (enregistrement disponible sur notre site internet). Restant engagé sur l’importance de l’interdiction sans délai de ces pratiques de torture, GROW appelle les citoyens et les citoyennes des pays membres de l’Union européenne à signer l’Initiative citoyenne lancée par Against Conversion Therapy, pour l’interdiction des pratiques de conversion dans cette zone de liberté LGBTQIA+ reconnue par le Parlement en 2021. Cette initiative propose que l’Union européenne adopte une législation interdisant ces pratiques et créant un mécanisme de soutien pour aider les États membres à protéger les droits des personnes LGBTQIA+. Déposée auprès de la Commission européenne, cette initiative doit désormais recueillir 1 million de signatures pour que le Parlement européen puisse se prononcer sur ce sujet crucial. Nous comptons sur votre soutien et votre mobilisation pour aider à atteindre cet objectif !

 

Pour signer l’Initiative citoyenne européenne : https://eci.ec.europa.eu/043/public/#/screen/home 

Le site dédié à l’Initiative : https://act.lgbt/ 

Pour en savoir plus sur les « thérapies » de conversion : https://www.growthinktank.org/les-therapies-de-conversion-a-travers-le-monde-une-torture-encore-trop-peu-connue/

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