Monsieur le président de la République,
C’est avec le cœur lourd que je vous écris à la vue des cycles de violence sans fin qui se déroulent sous nos yeux en Palestine.
J’ai été horrifié par les méthodes terroristes du Hamas qui a frappé Israël. Aucun être humain ne peut ni ne doit subir de telles violences. Ces crimes commis sur des vies innocentes ne peuvent être justifiés.
Dans cet émoi général, à l’heure où nous partageons notre solidarité avec le peuple israélien, je n’ai pourtant pas manqué le fait que vous n’avez eu mot, lors de votre allocution du jeudi 12 octobre, pour la population gazaouie emprisonnée, assoiffée et affamée dans une véritable prison à ciel ouvert depuis 18 ans.
Ce traitement constamment inégal des vies palestiniennes m’interroge sur la responsabilité de la France, le « pays des droits de l’Homme. » Celle-ci même qui interdit tout soutien au désespoir palestinien et qui fait norme des multiples violations répétées depuis des années des droits humains et du droit international à Gaza.
Si vous tenez à rappeler votre soutien indéfectible à un État occupant et à ses dirigeants extrémistes qui prônent les crimes de guerre, permettez-moi de me faire la voix de celles et ceux qui ne peuvent être entendus, et dont la souffrance semble manifestement invisible à vos yeux et ceux de la communauté internationale.Â
Sous les bombardements injustes qui n’épargnent ni femmes ni enfants et les restrictions sans limites qui durent depuis si longtemps, des familles entières sont brisées, plongées dans le désespoir. Ce sont des générations de jeunes Palestiniens et Palestiniennes qui grandissent dans la terreur.
Dans ce chaos total, des journalistes et le personnel onusien sont même régulièrement pris pour cible. La souffrance quotidienne à Gaza et en Palestine est une réalité que l’on ne peut pas ignorer depuis toutes ces années.
Ne craignons pas les mots, Monsieur le président, c’est un véritable nettoyage ethnique1 qui se déroule quotidiennement sous nos yeux, nous rappelant les heures sombres de milliers de Palestiniens et Palestiniennes lors de la création de l’État d’Israël.Â
Permettez-moi de vous rappeler modestement les mots d’Alain Gresh : « Quelle que soit la solution, elle devra prendre en compte un principe universel, celui de l’égalité entre les citoyens installés entre la Méditerranée et le Jourdain, l’absence de discrimination entre eux. »
Monsieur le président, je suis un étudiant français privilégié de 21 ans, et ceci est mon humble requête pour mettre fin à la discrimination et à la disparition du peuple palestinien, pour une paix durable.
Avec tout l’espoir que ces mots soulignent,
Ewen Miquel
©Licence Unsplash Ash Hayes
↑1 | « politique délibérée conçue par un groupe ethnique ou religieux visant à faire disparaître, par le recours à la violence et à la terreur, des populations civiles appartenant à une communauté ethnique ou religieuse distincte de certaines zones géographiques », Rapport final (S/1994/674) de la commission d’experts des Nations unies chargée d’examiner les violations du droit international humanitaire commises sur le territoire de l’ex-Yougoslavie. |
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