Dans un monde marqué par des conflits, les femmes sont des protagonistes essentielles de la recherche de la paix. Cet article se penche sur le rôle central qu’elles jouent dans la résolution des conflits et la promotion de la stabilité à l’échelle mondiale. L’engagement des femmes dans les processus de paix n’est pas seulement opportun, mais impératif. Il souligne l’urgence de leur accorder la place qui leur revient dans la construction d’un avenir pacifique et stable pour tous. En s’appuyant sur les enseignements tirés des efforts inlassables des femmes du monde entier, cet article offre une perspective inspirante sur le rôle essentiel des femmes en tant qu’actrices de la paix dans notre monde en perpétuelle évolution.
Introduction
« Si vous voulez des discours, demandez aux hommes, si vous voulez des actions, demandez aux femmes ».
Extrait du documentaire Les Guerrières de la paix de Hanna Assouline, 2018.
Les femmes sont au cœur des conflits aussi bien en tant que victimes qu’en tant qu’actrices de la construction de la paix face à la violence et aux traumatismes des conflits armés.
Elles sont souvent les premières victimes des conflits, des crises et de la pauvreté, mais sont souvent peu considérées. Dans un rapport rendu le 3 février 2004, Amnesty International décrit, à partir des témoignages des réfugiées soudanaises dans des camps de réfugié.e.s au Tchad, des conditions difficiles pour les femmes. En effet, selon les faits rapportés, un nombre important de femmes y auraient été victimes de viols, d’enlèvements, de trafic sexuel en lien avec une milice Janjawid soutenue par le gouvernement soudanais1.
Les crises et les conflits armés touchent environ 90% de la population civile et la majorité de ces victimes sont des femmes ou des enfants2. En effet, les femmes, dans beaucoup de pays, font face à des atrocités sans nom dans des contextes de guerre : viols, trafic sexuel, stérilisations forcées. À toutes époques et en tous lieux, la guerre comme la paix n’ont jamais concerné que les hommes.
Face à cette grande détresse, souvent oubliées, des groupes de femmes à travers le monde ont décidé de s’armer face aux conflits, pour construire la paix. En effet, les femmes dans de nombreux pays s’organisent entre elles, sensibilisent leurs communautés, prennent des initiatives pour favoriser la paix. Ces « guerrières de la paix »3 sont encore aujourd’hui peu entendues et visibles, mais leurs combats à travers leur pays ont un impact considérable. Au fil des décennies, des femmes, partout dans le monde, ont mené un double combat : inclure les femmes dans les processus décisionnels de la paix et les faire reconnaître comme une catégorie spécifique de victimes, afin d’adapter les mesures prises pour lutter contre les violences de genre.
PARTIE 1 – L’ÉVOLUTION DE LA PLACE DES FEMMES AU SEIN DES CONFLITS ARMÉS
La Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté : une première implication des femmes dans les conflits armés
L’implication des femmes dans les conflits armés au niveau international peut être datée à 1915, année pendant laquelle est fondée la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté (Women’s international League for Peace and Freedom). Cette année-là, 1 200 femmes venant de différents pays (Allemagne, États-Unis, Belgique, Hongrie, Suède, Norvège) prônant la paix et la fin de la Première Guerre mondiale se réunissent au sein du congrès de La Haye. Cette initiative qui va permettre d’introduire dans le débat politique un nouveau point de vue de la promotion de la paix et de la non-violence. En 1919, le groupe prend définitivement le nom de Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté. Cette Ligue promeut ainsi la paix à travers différentes méthodes comme l’activisme, des analyses, le plaidoyer et la construction d’alliance. À travers ses actions, la Ligue permet d’aborder la guerre sous un autre spectre : celui du féminisme, jugeant que le patriarcat4, le néolibéralisme5 et le militarisme6 sont les trois principales causes de la guerre. La Ligue propose ainsi « de créer des ponts et des espaces pour la discussion afin que les femmes puissent jouer un rôle dans le processus de décision et aider à construire des réponses qui affectent leur vies et leur communautés »7.
Pour construire ce mouvement, la Ligue tente de faciliter l’accès local aux femmes pour militer, elle favorise l’émergence de mouvements féministes et essaye de rassembler et collaborer avec des militant.e.s pour la paix et des expert.e.s locaux.les afin de devenir une organisation mondiale. Dans l’objectif de promouvoir une paix durable et la fin des conflits armés, la Ligue par ses différentes activités essaye de construire un dialogue, un lieu et une narration allant toujours dans ce sens. Par ce biais, des femmes du monde entier participent à ce projet de paix. Pour ce faire, la ligue axe son combat autour de trois thématiques.
Premièrement, la Ligue internationale milite pour donner une autre vision de la notion de sécurité internationale. En effet, cette dernière souhaite répondre à ce cliché et se bat pour proposer de réelles solutions, durables et concrètes, pour promouvoir la paix. La Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté rejette l’idée selon laquelle la force est synonyme de paix. Ainsi, elle se propose de redéfinir la notion de sécurité. Pour ce faire, la Ligue va dans un premier temps militer pour le désarmement nucléaire. En effet, l’utilisation d’armes nucléaires peut avoir des conséquences importantes sur l’environnement et les populations. Par exemple, le bombardement par une arme nucléaire à Nagasaki, ville du Japon située au nord-ouest de l’île de Kyushu a fait d’importants dégâts en 1945 : 74 000 personnes ont été tuées, ce qui représente 60% de la population de la ville8. La Ligue milite également contre l’utilisation d’armes à feu. En effet, bien que certains textes internationaux comme le Traité sur le commerce des armes9, entré en vigueur le 24 décembre 2014, ont pour but de limiter la vente d’armes entre États, cette dernière ne diminue pas. Il en va de même pour les conséquences que cela entraîne. De nombreux pays comme les États-Unis ou la France continuent de vendre des armes à des pays qui ne respectent pas les droits les plus fondamentaux. Par exemple, d’après les chiffres donnés par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, entre 2014 et 2018, 22% du total des exportations d’armes des États-Unis ont été réalisées en direction de l’Arabie Saoudite. Enfin, la ligue à travers différentes actions milite pour promouvoir la paix et « un transfert de l’argent de la guerre vers la paix afin de maintenir une paix qui fonctionne pour tout le monde »10.
Faire la guerre coûte cher, très cher. Selon un rapport rendu par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm rendu le 2 mai 2018, l’ensemble des dépenses mondiales militaires est évalué en 2017 à 1,7 trillion de dollars11. Les pays qui dépensent le plus dans l’armement sont les États-Unis (610 milliards de dollars dépensés en 2017) et la Chine (228 milliards de dollars dépensés en 2017). En conséquence, la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté milite pour que moins d’argent soit dépensé dans des conflits créant chaos et pauvreté, pour favoriser les dépenses dans des domaines comme la santé, l’éducation pour assurer une sécurité sociale et économique aux populations et ainsi promouvoir une paix sociale durable. Au lieu d’investir dans la destruction (sociale, sanitaire, économique), la Ligue préconise d’investir dans la construction. Elle le formule ainsi :
« Si nous voulons la paix, nous devons investir dans une participation inclusive, la justice de genre et l’épanouissement humain et non dans les bombes ».
Le deuxième axe de lutte de la Ligue est la promotion d’une justice sociale et économique. Pour ce faire, elle va privilégier le local en donnant plus de visibilité aux problèmes locaux dans les différents pays où elle agit. Par exemple, en Bosnie-Herzégovine, le mouvement Women organising for change (« les femmes qui s’organisent pour un changement ») rassemble des femmes afin qu’elles discutent de différentes stratégies dans la période post-conflit12. La Ligue essaye également de fournir des analyses sur différentes situations dans le monde afin de mettre en lumière des problématiques diverses à travers ses travaux. Par exemple, après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, le gouvernement a décidé de mettre en place une politique de « contre-terrorisme » avec la création du comité de lutte contre le terrorisme. Face à cette décision, la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté a dénoncé la forte militarisation de la sécurité à travers la lutte contre le terrorisme et a milité afin que d’autres mesures soient prises, orientées vers la prévention. La Ligue a aussi demandé à ce que soient créés des espaces propices aux droits des femmes13. Elle tente par ailleurs de promouvoir la responsabilité et la justice de genre en tentant de faire reconnaître la responsabilité des États. Par exemple, les pays fabricant et exportateurs d’armes à d’autres pays en tirent amassent des sommes colossales, et n’ont donc pas d’intérêt à arrêter les conflits. La Ligue travaille afin de faire reconnaître la responsabilité des États sur leurs atteintes aux droits humains, même en dehors de leurs frontières. L’un de ses combats importants est également de prévenir les conflits en essayant d’examiner comment les entreprises peuvent être à l’origine de certains conflits et sur l’impact des discriminations de genre que peuvent avoir les activités de ces entreprises. De plus, selon un prisme féministe, la Ligue établit une analyse féministe de la politique économique afin de mettre en lumière les systèmes d’oppression des sociétés qui engendrent une grande précarité, des inégalités, de l’exploitation et des conflits. À travers cette vision féministe de la politique économique, elle essaye d’imaginer des alternatives dans le but de construire une société plus égalitaire basée sur la justice, la solidarité et le soin. Enfin, la Ligue considère que la paix n’est pas possible sans justice écologique. En effet, les crises écologiques affectent de manière disproportionnée les populations déjà vulnérables en raison de conflits ou de famine, ce qui crée des populations marginalisées et souvent oubliées. Ainsi, elle a créé un groupe de travail sur l’environnement qui concentre l’essentiel de son travail sur l’environnement.
Troisièmement, la Ligue tente de tirer parti des perspectives féministes sur la paix. Pour ce faire, elle tente dans un premier temps de rassembler différentes femmes de tout horizon afin de faciliter le dialogue entre elles sur différents sujets féministes. Pour remplir cette mission, elle a par exemple, organisé, en septembre 2017, une rencontre entre différentes activistes africaines pour discuter de différents problèmes régionaux. De plus, elle préconise, pour apporter une vision féministe aux différents conflits mondiaux, la création d’un Conseil de sécurité féministe qui se pencherait sur les problématiques qui touchent les femmes et apporterait des solutions adaptées.
Ainsi, selon la Ligue, la paix ne serait pas seulement souhaitable, mais nécessaire, car la guerre engendre la dévastation pour l’ensemble de la société, causant des pertes pour chacun. Construire la paix est un processus dans lequel nous devons tou.te.s investir (gouvernements comme citoyen.ne.s) puisqu’elle nous est à tou.te.s profitable. Christiane Taubira l’a formulé ainsi dans une conférence donnée le 21 mars 2017 à l’université de Nantes :
« On ne peut pas parler de la paix dans le monde si on ne se demande pas comment se construit la paix. La paix peut se construire sans la guerre, avant la guerre et non après la guerre. Nous pouvons la construire que si on a été préparé à recevoir toute la diversité et la complexité du monde. C’est se rendre disponible pour le monde »14.
La Ligue permet de démocratiser un enjeu essentiel, la place des femmes au sein des conflits armés et leur rôle. Comme rappelé précédemment, les femmes sont particulièrement exposées dans les conflits armés et n’avaient pas la possibilité avant le Congrès de la Haye de faire entendre leur voix. À travers sa création, la Ligue donne la possibilité aux femmes d’avoir un impact sur les décisions concernant la guerre et les conflits armés. Depuis 1915, la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté s’est développée dans beaucoup de pays, développant son impact et ses luttes contre la guerre, la violence et les conflits armés. À travers différents combats, elle a ouvert la voie à d’autres mouvements de femmes contre la guerre et les violences qu’elle engendre.
Le programme d’action de Beijing : une ambition d’un monde plus égalitaire ?
Une conférence historique
En septembre 1995 est organisée la quatrième conférence mondiale sur les femmes intitulée « Lutte pour le développement, l’Égalité et la paix » à Beijing en Chine, après trois conférences, au Mexique en 1975, à Copenhague en 1980 et à Nairobi en 1985. Cette conférence réunit 17 000 participant.e.s et 30 000 militant.e.s du monde entier. Au cours de cette conférence, plusieurs sujets sont abordés tels que les droits humains, les femmes et la pauvreté, les femmes et leur pouvoir décisionnel ou encore les violences faites aux femmes15. À l’issue de deux semaines de débat rassemblant 189 pays, la Déclaration et le Programme d’action de Beijing qui marquent une avancée majeure pour les droits des femmes sont adopté.e.s16.
La Déclaration et le Programme d’action de Beijing ont été de réelles avancées qui ont permis d’unir à l’échelle mondiale des milliers de militant.e.s féministes en s’appuyant sur des accords politiques conclus lors des trois premières conférences mondiales sur les femmes. Ainsi, afin d’assurer l’égalité entre les genres, plus de 6 000 délégué.e.s gouvernementaux.les ont participé aux négociations, aux côtés de plus de 4 000 représentant.e.s accrédité.e.s d’ONG17.
Dans son application, les différents gouvernements ont adopté des mesures afin d’améliorer la condition des femmes allant dans le sens du programme d’action de Beijing. De ce fait, les femmes et les jeunes filles ont accès à des responsabilités politiques et sont protégées par des lois contre les violences genrées. De plus, pour la première fois, l’égalité des genres est garantie constitutionnellement dans de nombreux pays18.
Une application du plan d’action controversée
Cependant, aucun pays n’a mis en œuvre l’égalité des genres, pourtant inscrite dans le Programme. En effet, il existe des exemples clairs des inégalités persistantes : les femmes restent moins rémunérées que les hommes et ont majoritairement des emplois moins qualifiés. Un tiers des femmes sont victimes au cours de leur vie de violences sexuelles et « chaque jour dans le monde, 800 femmes meurent pendant leur accouchement à cause des inégalités en matière de droits reproductifs et d’accès aux soins de santé »19.
L’ambition du Programme d’action de Beijing est de créer un programme pour l’autonomisation des femmes en fixant des objectifs et des actions stratégiques dans 12 domaines que sont : les femmes et la pauvreté, l’éducation et la formation des femmes, les femmes et la santé, les violences à l’égard des femmes, les femmes et les conflits armés, les femmes et l’économie, les femmes et les prises de décisions, les mécanismes institutionnels œuvrant à la promotion de la femme, les droits fondamentaux de la femme, les femmes et les médias, les femmes et l’environnement et enfin les jeunes filles20.
Cette charte a été une réelle avancée pour la place des femmes en tant que victimes de la guerre et des conflits. Ainsi, depuis l’adoption du plan d’action par 189 pays, la Commission de sécurité des Nations unies se charge d’évaluer la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing lors de la 23e session de la Commission en 2000, lors de la 49e session en 2005, lors de la 54e session en 2015 et enfin lors en 2020 lors de la 64e session. Lors de ces sessions, les membres de la Commission ont pu adopter de nouvelles mesures effectives pour mettre en œuvre le Programme, s’engager à poursuivre les efforts en matière d’égalité entre les genres ou encore adopter des déclaration saluant les progrès en matière d’égalité. Par exemple, en 2015 a eu lieu la session de la commission. La commission a pu faire l’examen des 20 ans du Programme d’action de Beijing. Ainsi, les questions de genre ainsi que de l’autonomisation des femmes ont pu être discutées. À l’issue de cette session, les États ont adopté une déclaration politique fournissant une base solide pour la mise en œuvre complète des différents engagements pris en faveur de l’égalité et de l’autonomisation des femmes depuis le Programme d’action de Beijing.
La Résolution 1325 : une avancée pour la place des femmes au sein des conflits armés ?
La Résolution 1325
Les violences systématiques que subissent les femmes durant les guerres sont longtemps restées silencieuses ou marginalisées du point de vue des institutions internationales. Dans les années 2000, 70% des victimes des conflits non-combattantes sont des femmes ou des jeunes filles21. Par exemple, durant le génocide au Rwanda en 1994, environ 500 000 femmes ont été violées22.
En 2000, le Conseil de Sécurité des Nations unies a adopté la Résolution 1325 qui change profondément la vision et la place des femmes en tant que victime et en tant qu’actrice de changement et de la construction de la paix. En effet, le Conseil s’est inquiété du nombre de victimes civiles de ces conflits et a considéré l’adoption de cette résolution comme une étape essentielle pour la paix.
La Résolution impose aux États de laisser une place importante aux femmes dans les prises de décision et d’assurer une représentation plus importante dans la résolution et la prévention des conflits. Cette résolution demande également aux différents groupes armés de protéger les femmes et les jeunes filles, population vulnérable, et de permettre aux femmes de prendre part au processus de résolution des conflits. Cette résolution apporte une approche globale de la place des femmes dans les conflits mondiaux et attend des États de prendre des décisions équitables et de tenir compte des besoins des femmes23.
Avec la résolution 1325, le Conseil de Sécurité des Nations unies reconnaît pour la première fois l’impact disproportionné des conflits armés sur les femmes et les enfants et reconnaît par ailleurs le rôle central des femmes dans la résolution et la prévention de conflits.
Les conséquences
La Résolution 1325 a sans doute été l’une des décisions du Conseil de Sécurité des Nations unies les plus importantes concernant les droits des femmes au sein des conflits armés. Elle a permis de nombreuses avancées, mais certain.e.s acteur.rice.s sur la scène internationale doutent encore de son effectivité.
Les avancées positives de la résolution 1325
Grâce à l’adoption de cette résolution, le droit des femmes ainsi que l’implication des femmes dans la résolution et la prévention de conflits à fait de nombreux progrès, renforcée par six autres résolutions du Conseil de sécurité24.
De plus, le Statut de Rome de 1998, établissant la Cour pénale internationale, s’intéresse à la place des femmes durant les conflits armés en dressant une liste exhaustive des crimes de guerre contre les femmes. Avant l’adoption de la résolution 1325, 11% des accords de paix faisaient référence aux femmes contre 26% après son adoption25. De plus, le nombre de femmes à des postes à responsabilité au sein de l’ONU a augmenté tout comme l’aide bilatérale aux États fragiles centrés sur l’égalité des genres qui s’est multiplié par quatre26.
Les critiques
Selon la directrice d’ONU femmes, dans un rapport de 2015, « il reste un écart accablant entre l’ambition de nos engagements et la réalité des soutiens politiques et financiers ». Le rapport pointe des inégalités persistantes malgré l’adoption de cette résolution27 :
- Les poursuites judiciaires contre les auteur.rice.s de violence resteraient peu nombreuses, surtout au niveau national.
- Une étude portant sur 31 processus de paix entre 1992 et 2011 a montré que seuls 9% des négociateur.rice.s étaient des femmes. En outre, seuls 3% des personnel.le.s militaires dans les opérations de l’ONU sont des femmes, et la plupart d’entre elles sont affectées à des fonctions de soutien.
- Le nombre d’États ayant adopté la résolution reste limité et est rarement assortie de mécanismes de mise en œuvre ou de financements appropriés.
- Malgré l’augmentation de l’aide aux États fragiles sur les questions de genre, celle-ci ne représente que 6% total de l’aide et seuls 2% de ce montant sont dédiés spécifiquement à la paix et la sécurité28.
Les perspectives
La résolution a permis de nombreuses avancées sur les droits des femmes et leur implication dans le processus de prévention et de résolution de conflits. Cependant, il reste de nombreuses avancées à faire. L’ONU préconise plusieurs solutions pour continuer de faire avancer le droit et la place des femmes29 :
« Reconnaissance par la scène internationale des violations des corps et des femmes lors des conflits ; Renouvellement permanent des engagements du conseil de sécurité des Nations Unis afin de s’assurer que les auteurs de crimes répondent de leurs actes ; Garantir l’accès des femmes à l’éducation, la professionnalisation afin qu’elles puissent devenir ; Appuyer les femmes « bâtisseuses de paix » face à la montée des extrémismes, respecter leur autonomie et leur assurer un soutien financier ; Privilégier la prévention des conflits plutôt que le recours à la force : le rapport préconise notamment des mesures de court-terme telles que les systèmes d’alerte précoce, mais aussi des politiques permettant de lutter contre les causes structurelles des conflits (exclusion sociale, discriminations, etc.) ; Confronter les obstacles à la une participation effective des femmes aux processus de paix et de reconstruction. Souvent, celle-ci ne reste que temporaire ou symbolique. Les capacités d’influence des femmes peuvent aussi être limitées par des normes culturelles très ancrées. »30
L’ONU conclut ses recommandations en expliquant que :
« il faut aussi qu’elles (les femmes) saisissent l’occasion de guider les processus de réconciliation et de maintien de la paix. Leur participation pleine et entière à la prévention et à la gestion des conflits, à la consolidation de la paix et à la gestion des catastrophes humanitaires contribuera à la démocratie et renforcera le respect des droits de l’homme et le développement. Nombre d’organisations féminines sont prêtes à relever le défi, mais elles ont besoin du soutien national et international. »31
Cette résolution a été un vrai moteur pour l’avancée des droits des femmes, mais il reste encore de nombreux progrès à faire pour en assurer une application réelle et effective.
Pourquoi inclure les femmes dans le processus de la paix ?
Une avancée lente du rôle des femmes au sein des conflits
Bien que des avancées telles que le Programme d’action de Beijing (1995) ou encore la Résolution 1325 (2000) aient permis une amélioration du respect les droits des femmes, d’adopter des mesures spécifiques et de renforcer leur rôle dans la prévention et la résolution de conflits, les inégalités touchant les femmes lors des conflits demeurent.
D’abord, en tant qu’actrices, les femmes sont toujours invisibilisées dans le processus de paix. Entre 1992 et 2018, on compte seulement 13% de négociatrices, 3% des médiatrices et 4% de signataires de grands processus de paix32.
De plus, les femmes aujourd’hui représentent toujours la majeure partie des victimes des conflits. Par exemple, en Syrie, entre 2001 et 2011, le nombre de femmes sur le marché du travail a diminué de moitié et les discriminations salariales ont augmenté. Les femmes vivant au Yémen représentent 75% des personnes déplacées au sein du pays et sont plus exposées à la misère et aux violences sexuelles. Depuis 2014, les violences basées sur le genre ont augmenté de 63%. Au Soudan, en raison du mariage précoce, 73% des jeunes filles ne vont pas à l’école. Le taux de mariage des enfants est de 71% dont 10% ont moins de 15 ans, parfois 12 ans33.
La place indispensable des femmes au sein du processus de paix
Même en dehors des tables de négociations au sein des plus grandes instances internationales, les femmes sont indispensables au niveau local pour aider à construire la paix. Elles sont chaque jour au contact des populations les plus vulnérables et touchées par la pauvreté : elles viennent en aide aux enfants, aident à reconstruire le lien social et défendent sans cesse leurs droits à une éducation, à l’émancipation ainsi que leurs libertés. Les femmes agissent souvent au niveau local pour essayer de construire un dialogue et d’améliorer la situation des plus démuni.e.s34.
Au niveau international, il est important que les processus décisionnels intègrent les questions de genre ainsi que la voie des femmes afin de mieux cibler les problématiques spécifiques aux femmes (éducation, accès à la santé, émancipation, violences sexuelles). L’approche inclusive est indispensable, car elle permet de cibler directement les populations les plus vulnérables et de n’en oublier aucune. Une étude montre que l’implication des femmes dans les accords de paix augmente les chances de 35% qu’il tienne dans la durée35. Inclure les femmes, qui représentent la moitié de l’humanité et les premières victimes de la guerre, est indispensable. Les recherches montrent que l’égalité entre les genres est le meilleur indicateur pour garantir la paix36.
Au fil des années, de part et d’autres du monde, les femmes se sont organisées et ont montré qu’elles pouvaient participer au processus de la construction de la paix et que cela est non seulement souhaitable, mais surtout indispensable. Par exemple, en 2014, lors de l’accord de paix entre le gouvernement des Philippines et le front Moro de Libération islamique, un tiers des négociateur.rice.s étaient des femmes et les instances ayant participé au processus de la paix étaient majoritairement composées de femmes.
PARTIE 2 – UN EXEMPLE DE LUTTE FÉMININE POUR LA PAIX : WOMEN WAGE PEACE
« La paix n’est pas une utopie, c’est le fondement nécessaire à la vie des deux peuples en ce lieu, dans la sécurité et la liberté ».
Women Wage Peace37
Contexte et naissance du mouvement
Des femmes que tout oppose, leurs deux pays sont en conflit sur le terrain géopolitique et religieux, Palestine et Israël. Des deux côtés, les conséquences du conflit se font sentir et les femmes en sont les premières victimes. Ainsi, des femmes de tous bords politiques se sont unies afin d’ouvrir la voie à la discussion pour mettre fin aux conflits. Women Wage Peace est un mouvement féminin né en Israël après la guerre de Gaza de 2014. Il n’est pas le seul ni le premier mouvement féminin de lutte pour la paix à naître au Moyen-Orient. Ce mouvement réunit des femmes israéliennes et palestiniennes qui se définissent comme « femmes de la paix ». Ces femmes sont convaincues que la solidarité pourra mener à une paix durable. Ainsi, elles agissent sur la scène internationale et participent à l’intégration des femmes afin de promouvoir la paix38. Le mouvement est composé de « milliers de femmes voulant exercer une influence sur la scène publique et politique ». Women Wage Peace ne s’est jamais exprimé clairement sur son souhait concernant l’issue du conflit géopolitique (création d’un seul État entre la Palestine et l’Israël ou solution à deux États).
Les conséquences du conflit israléo-palestinien sur les femmes et les jeunes filles
Il existe trois catégories de civil.e.s concerné.e.s par le conflit : la population israélienne, la population palestinienne vivant en Israël, citoyen.ne.s d’Israël et la population palestinienne vivant en territoires occupés (Cisjordanie et bande de Gaza), en Palestine39.
Depuis 1948, les femmes palestiniennes ont été constamment humiliées. Un rapport de l’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’Homme publié en 2014, Falaise des Fleurs, décrit les violences subies par les femmes palestiniennes lors de la guerre de Gaza de 2014 : 489 palestiniennes auraient été violées par l’armée israélienne. Les affrontements des dernières années auraient également laissé 11 314 femmes sans abris, aggravant leur situation de précarité40.
Ces agressions sont une violation du droit international humanitaire et du droit pénal international, en particulier des Conventions de Genève de 1949 et de ses Protocoles additionnels. Notamment du Protocole additionnel de 1977 qui dispose à l’article 76 que « les femmes doivent être particulièrement respectées ». L’article 17 souligne, lui, la nécessité de transférer les femmes enceintes hors des zones assiégées. En dépit de ces accords, Israël commet des violations contre les Palestinien.ne.s, en particulier les femmes41.
Le conflit a un impact néfaste sur la condition des femmes dans le cercle familial. Une étude menée à Gaza par le Projet d’émancipation des femmes révèle qu’environ 60% des femmes interrogées ont subi des violences physiques ou verbales au sein de leur famille42. Elle démontre que la majorité des femmes vivant au domicile de leurs beaux-parents quand elles ont été maltraitées n’ont plus subi de violences après avoir emménagé dans un logement séparé avec leur mari et leurs enfants43. Les femmes palestiniennes n’ont souvent pas le courage de parler des violences qu’elles subissent, car les lois existantes ne protègent pas assez les femmes victimes de violences intra-familiales, voire les encouragent parfois. Le système juridique palestinien est en effet complexe. Avant 1996, les lois en vigueur en Palestine étaient héritées de l’Angleterre, d’Israël, de l’Empire Ottoman, de Jordanie ou d’Égypte. En 1996, les Palestinien.ne.s ont eu pour la première fois la possibilité de modifier ces lois, mais le Parlement Palestinien n’a pas eu pour ambition d’améliorer la condition des femmes et les discriminations qu’elles subissent au sein de leur famille44. Ainsi, les lois en vigueur ne sont pas protectrices des femmes et les laissent dans une situation difficile, voire dangereuse pour leurs vies. Par exemple :
- L’article 340 du Code pénal jordanien traite les crimes liés à « l’honneur de la famille » prévoit l’exemption des poursuites ou une peine réduite pour un homme qui tue ou blesse son épouse ou une proche parente accusée d’avoir souillé l’honneur de la famille.
- L’article 408 du Code pénal jordanien prévoit l’abandon des poursuites si le violeur épouse sa victime.
- Les articles 285 et 296 du même Code prévoient que les plaintes pour violences ou mauvais traitement émanant des jeunes filles ne peuvent être déposées que par un parent de sexe masculin.
Ainsi, les conflits ont aggravé les violences et les discriminations contre les femmes palestiniennes en faisant des victimes plus vulnérables et de moins en moins protégées.
Organisation et combats pour la paix
Women Wage Peace mènent différentes actions afin de lutter contre les violences de guerre qui touchent particulièrement les femmes. Le mouvement a connu un coup médiatique en 2016. À cette date a lieu la Marche pour la paix qui a réuni 3 000 femmes israéliennes et palestiniennes à Jérusalem devant la résidence du Premier ministre israélien. Lors de cette marche, les femmes ont demandé un avenir en paix pour elles, leurs enfants et leurs petit.e.s enfants. Lors de cette marche, les manifestantes ont fait des demandes spécifiques au Premier ministre45 :
- Établir un bureau au gouvernement de paix et de réconciliation ;
- Établir un ministère de la Paix afin de développer un plan stratégique pour la paix qui chaque mois ferait part des avancées de ce plan de manière publique ;
- Établir un département de la Paix au sein du bureau du Premier ministre qui s’occuperait de résoudre les situations de crises à travers des moyens politiques ;
- Intégrer les femmes dans tous les corps de gouvernement et les équipes pertinentes, comme cela l’a été imposé par la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité de l’ONU.
Ainsi, à travers cette action, le mouvement espère alerter et mettre en lumière les désastres causés par la guerre et souhaite qu’un processus pour une paix durable entre la Palestine et Israël soit mise en œuvre en intégrant les femmes dans les processus décisionnels.
CONCLUSION
Tous ces mouvements de femmes s’établissent comme des mouvements nécessaires. Pour ces femmes, ce n’est pas une utopie : ce sera la paix ou la mort. En effet, la paix étant un long processus de collaboration, d’écoute et de compréhension des défis, elle ne peut se construire dans la guerre et la violence. Les conflits armés touchent tout le monde, ainsi, le processus de paix ne doit pas, par la prise ou l’absence de décision, être l’affaire d’une élite politique. Tout le monde peut et doit être inclus dans le processus. Ces femmes proposent localement ou sur la scène internationale des recommandations pour essayer d’arriver à une paix durable et inclusive.
À la lumière de cet article, il est important de retenir que les femmes ont une double place au sein des conflits en tant que victimes et actrices de la construction de la paix, ce qui représente un double défi à relever. Les femmes se sont notamment battues pour être reconnues comme une catégorie spécifique, ce qui est indispensable pour que des réponses adaptées à leurs souffrances soient trouvées.
De plus, les femmes à travers le monde essayent d’agir pour ouvrir le dialogue sur la prévention et la résolution de conflits, particulièrement en essayant de faire reconnaître la responsabilité des États afin qu’ils montrent du courage et de l’honnêteté vis-à-vis des droits humains qu’ils prétendent défendre. Ainsi, pour avancer vers un monde plus solvable, plus juste et plus égalitaire, inclure les femmes dans les processus décisionnels et les instances internationales est une nécessité pour garantir qu’à travers le monde, les droits les plus fondamentaux soient respectés.
RECOMMANDATIONS
Pour instaurer une paix durable et inclusive, il est impératif d’adopter des politiques et des actions concrètes visant à intégrer pleinement les femmes dans les processus de paix et de résolution des conflits.
- Les gouvernements et les organisations internationales doivent établir des quotas de représentation des femmes dans les instances décisionnelles et les négociations de paix, pour garantir une participation équitable.
- Élaborer et de renforcer des lois et des mécanismes de protection des droits des femmes en temps de conflit, en mettant l’accent sur la prévention et la sanction des violences de genre.
- Reconnaître et appuyer la médiation et la diplomatie féminines, en offrant des formations et des opportunités d’engagement, renforçant leur rôle dans la recherche de solutions pacifiques.
- Établir des mécanismes de suivi et d’évaluation pour mesurer l’impact des politiques et des actions mises en place pour ajuster les approches en fonction des besoins et des réalités sur le terrain.
- Favoriser la coopération internationale en créant des forums d’échange de bonnes pratiques entre les nations.
- Investir dans l’éducation des femmes et des filles, en mettant en place des programmes de formation adaptés aux besoins locaux, pour privilégier leur participation active et leur leadership dans les efforts de paix.
- Soutenir financièrement et techniquement les initiatives locales et communautaires dirigées par des femmes, pour contribuer à des solutions durables et adaptées aux contextes spécifiques.
- Promouvoir la sensibilisation à la paix à travers des programmes éducatifs et des campagnes de sensibilisation pour aider à créer une culture de la paix au sein des communautés et des sociétés.
- Allouer des fonds spécifiques pour les projets dirigés par des femmes dans le domaine de la paix et de la reconstruction post-conflit pour concrétiser leur engagement et privilégier le relèvement des communautés affectées.
RÉFÉRENCES
Livre
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Article
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Remerciements
Nous remercions Marie Chapot, Elvire Alexandrowicz, Vannina Bozzi-Robadey et Marine Lambotte pour leur relecture.
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Pour citer l’article :
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