Alors que les Jeux Olympiques (JO) de Paris 2024 approchent, le paysage médiatique à ce sujet est occupé par divers scandales, concernant par exemple la propreté de la Seine pour les épreuves de natation, et semble principalement consacré aux sportif.ve.s valides. Pourtant, la plus grande compétition internationale de sport inclut aussi les personnes en situation de handicap. Les premiers Jeux Paralympiques ont été créés en 1960, 64 ans après les Jeux Olympiques ; et ce délai témoigne de la difficile intégration des personnes handicapées dans une société qui n’est pas pensée pour elles.
Cependant, du sport découlent représentation et inclusion : en éduquant le grand public et en le sensibilisant à ces questions sociétales, les Jeux Paralympiques participent à l’intégration des personnes en situation de handicap au sein du sport olympique, et des sphères médiatiques et publiques en général. Après les Jeux de Londres en 2012 et selon le site handicap.gouv.fr, 81% des Britanniques estimaient qu’avoir été hôte des Jeux paralympiques avait amélioré la considération des citoyen.ne.s en situation de handicap.
Dans le cas de Paris 2024, l’objectif est de démocratiser la pratique sportive pour les personnes en situation de handicap. Concrètement, le programme « Club inclusif », soutenu par le ministère des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, a visé à former 3000 clubs à l’accueil des pratiquant.e.s en situation de handicap. Mais l’inclusion se joue aussi sur d’autres terrains, et de diverses manières.
Les Jeux paralympiques ont un fort impact sur l’accessibilité du pays hôte. En prenant comme exemple les JO 2024, la France accueillera 350 000 visiteur.se.s en situation de handicap et 4 400 parasportif.ve.s sur son sol. Pour se préparer au mieux à leur arrivée, la région Île-de-France a été le théâtre de nombreux travaux afin de rendre les rues et les transports en commun accessibles aux utilisateur.rice.s en fauteuil roulant et aux personnes ayant une déficience sensorielle. Les établissements recevant du public ont aussi dû s’adapter pour accueillir au mieux la diversité de son public.
Les Jeux permettent aussi de favoriser la pratique du handisport. Selon un sondage IFOP réalisé en partenariat avec l’association APF France Handicap, 92% des répondants pensent qu’ils encourageront les personnes handicapées à pratiquer un sport. L’association de cette incitation au sport et le programme « Club inclusif » permettront donc de développer la relation au sport des 12 millions de Français.e.s en situation de handicap, alors que seulement 47% d’entre elles et eux pratiquent une activité sportive régulière.
Par ailleurs, la représentation médiatique permet d’éduquer le public, comme le montre ce même sondage selon lequel 96% des personnes interrogées estiment que les Jeux paralympiques permettent de donner une image plus positive des personnes en situation de handicap, et 82% considèrent que cela aidera à déconstruire les stéréotypes associés à ces personnes. En étant témoin de personnes handicapées participant à une compétition de haut niveau, en l’occurrence sportive, le regard porté sur ces individu.e.s change. De tels défis permettent donc un changement de paradigme : la société et les mots seront non plus axés sur les difficultés et les incapacités, mais sur les possibilités et les victoires. Les personnes handicapées ne sont plus reconnues pour leur handicap, mais pour leurs performances athlétiques et sportives. Mais le handisport ne limite pas son influence positive à la sphère sportive : il est aussi un facilitateur de vie sociale et a un fort impact sur la santé, tant morale que physique, des personnes en situation de handicap, notamment en développant leur estime personnelle.
Dans l’ensemble, le handisport en général et les Jeux Paralympiques en particulier sont un véritable vecteur d’inclusion et d’intégration des personnes en situation de handicap dans la société, en éduquant le grand public et en changeant positivement les regards posés sur les personnes handicapées, mais aussi en contribuant à rendre la ville physiquement plus accessible.